ancolie 

 « Prenez donc le droit  de vous montrer extravagant, de faire des caprices, de vous livrer à des folies», telle est la première recommandation de l'ancolie. Originale, elle vient d'une fleur qui, de tous temps et dans tous les grimoires, symbolise une humeur fantasque, à deux doigts de la folie, et teintée d'une certaine tristesse. Sans doute, la personne qui choisit de l'offrir tient-elle à attirer l'attention sur son désarroi et à faire évoluer une situation. À l'aide de la fantasque ancolie, elle avoue, désarmante: « vous me jetez dans une grand trouble » et lance un appel discret: « pourquoi pas u peu plus de fantaisie? ».

D'où vient la tenace réputation de déraison de cette fleur aux teintes subtiles, du rose au violet ? Les langage des fleurs du X1Xe siècle suggèrent deux explications. Dans la Rome antique on extrayait de la racine d'ancolie une essence énergétique et aphrodisiaque qui, disait-on, suscitait des « folies amoureuses ». Défense était faite aux vierges sages de toucher et même de regarder cet élixir. En revanche, il était recommandé aux femmes légères de mâcher les graines de la fleur mauve. Cela les inspirerait, pensait-on, dans leurs prouesses sexuelles. 

 

D'autre part, l'ancolie porte cinq pétales pointus terminés par des renflements. Elle rappelle ainsi le bonnet à clochettes porté par les fous du Moyen Âge. Enfin, elle a longtemps été considérée comme amulette à brandir contre les sorciers et les jeteurs de sort. Qui sait si elle n'a pas gardé ses pouvoirs ? Voilà qui peut être utile pour rentrer chez soi par une nuit sans lune.

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